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Financement

Prêt garanti : comment sortir efficacement d’une situation de prêt garanti ?

En France, près de 700 000 entreprises ont souscrit un prêt garanti par l’État entre 2020 et 2022. Dès la première échéance, le choix entre remboursement immédiat, différé ou rééchelonnement s’impose, souvent sous la contrainte d’une trésorerie fragile. La caution solidaire, pourtant omniprésente, peut être annulée dans des cas spécifiques rarement évoqués lors de la signature.

Certaines banques appliquent des modalités de remboursement qui diffèrent sensiblement d’un établissement à l’autre, créant des disparités inattendues pour des emprunteurs pourtant soumis au même cadre légal. Les procédures administratives, souvent jugées complexes, nécessitent une préparation rigoureuse pour éviter d’alourdir la situation financière.

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Prêt garanti par l’État : comprendre le dispositif et ses enjeux pour les entreprises

Le prêt garanti par l’État (PGE) a servi de véritable bouée à des centaines de milliers d’entreprises frappées de plein fouet par la crise sanitaire. Dès mars 2020, ce dispositif d’urgence a injecté plus de 145 milliards d’euros dans le tissu économique français, selon la Fédération bancaire française. L’idée : empêcher la faillite des PME, TPE et ETI, maintenir le chiffre d’affaires et sauvegarder l’activité alors que l’économie était à l’arrêt. La garantie de l’État, qui couvre jusqu’à 90 % du montant emprunté, a rassuré les banques, les incitant à débloquer des financements massifs en un temps record.

Sur le principe, le mécanisme reste limpide : une entreprise sollicite sa banque, le dossier est examiné, le prêt est accordé et l’État, via Bpifrance, se porte garant. Mais dès qu’il s’agit de rembourser, le terrain devient plus accidenté. Certaines sociétés, moins impactées ou plus rapides à rebondir, remboursent sans tarder. D’autres, touchées de plein fouet et fragilisées par la succession des crises, se retrouvent à jongler avec un calendrier de remboursement qui pèse sur leur situation financière.

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Le PGE ne fait pas disparaître la dette : il s’agit bel et bien d’un crédit, avec des règles de remboursement claires. La reprise d’activité, le niveau d’endettement et la confiance des partenaires bancaires restent au cœur des préoccupations des dirigeants. Les secteurs les plus exposés, restauration, événementiel, tourisme, illustrent à quel point les situations peuvent diverger d’une entreprise à l’autre. Tout le dispositif, piloté par les banques et supervisé par le ministère de l’Économie et des Finances, façonne aujourd’hui le destin de milliers d’entreprises françaises.

Quand et comment anticiper le remboursement de son PGE ?

Pour des milliers d’entreprises, l’échéance du PGE arrive à grands pas : les remboursements s’étalent désormais jusqu’en 2026. L’enjeu est limpide : anticiper le remboursement pour ne pas se retrouver étranglé par la trésorerie ou l’endettement. Les dirigeants les plus prévoyants élaborent un calendrier précis, calé sur le retour de la croissance et la capacité d’autofinancement.

Avant toute décision, ils examinent à la loupe leur situation financière : liquidités en caisse, prévisions de chiffre d’affaires, dettes en cours. De leur côté, les banques surveillent de près le taux d’endettement et la faisabilité du plan de remboursement proposé. Le dialogue avec le conseiller bancaire devient alors décisif : mieux vaut exposer clairement ses contraintes et négocier un échéancier qui tienne la route.

Voici les principales options à envisager en matière de remboursement :

  • Remboursement anticipé : accessible à tout moment, sans frais supplémentaires pour la plupart des contrats, d’après la Fédération bancaire française.
  • Allongement de la durée : l’État a autorisé, sous conditions, un étalement pouvant aller jusqu’à dix ans.
  • Montage sur mesure : certains établissements acceptent de prolonger encore le différé ou de bâtir un plan d’apurement adapté à la situation de l’entreprise.

Le ministère de l’Économie recommande de ne pas attendre le dernier moment : anticiper permet de rassurer les partenaires, d’ajuster sa stratégie et d’éviter d’empiler les crédits. La Banque de France insiste : la qualité des échanges avec votre banque conditionne la marge de manœuvre accordée pour la sortie du PGE.

Procédures de rééchelonnement et démarches administratives : ce qu’il faut savoir

Lorsqu’une trésorerie se tend, sortir du PGE sans dommage passe souvent par la renégociation des dettes. Le rééchelonnement devient alors un levier à activer.

Plusieurs solutions peuvent être proposées par les banques dans ce contexte :

  • Allongement de la durée du crédit,
  • Plan d’apurement ou, parfois, recours à un rachat de crédit.

Chaque option s’accompagne de conditions particulières, à négocier directement avec l’établissement bancaire.

Pour les entreprises déjà fragilisées, l’État a mis en place des recours spécifiques. La médiation du crédit, orchestrée par la Banque de France, intervient lorsque la discussion avec la banque se bloque : elle permet de renouer le dialogue et de rechercher une solution rapide, que l’on soit une TPE ou une PME. La procédure de conciliation, elle, s’adresse aux entreprises qui voient venir des difficultés de paiement mais restent solvables. Initiée auprès du tribunal de commerce, elle offre la possibilité de négocier des délais ou des accords amiables avec l’ensemble des créanciers, qu’ils soient publics ou privés.

D’autres acteurs interviennent pour aider les sociétés dans les situations les plus complexes. La commission des finances et les dispositifs comme le CODEFI orientent vers la solution la plus adaptée : plan d’apurement, négociation collective, ou, en dernier recours, procédures collectives. Pour espérer aboutir, un dossier solide et argumenté reste la meilleure arme : état des lieux chiffré, justification des besoins, projections crédibles.

La réussite d’un rééchelonnement ne dépend pas seulement du dispositif choisi, mais surtout de la qualité du dossier présenté et de la transparence avec les interlocuteurs bancaires. La garantie de l’État ne dédouane pas le dirigeant : chaque étape réclame anticipation, rigueur et la capacité de prouver la viabilité de son plan de sortie.

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Annulation de la caution solidaire : quelles possibilités pour les dirigeants ?

La caution solidaire, souvent signée dans la précipitation au moment de décrocher un PGE, inquiète de nombreux dirigeants qui voient la situation financière de leur entreprise se dégrader. L’éventualité d’un défaut de paiement transforme cette signature en source d’angoisse.

Face aux difficultés, la procédure de conciliation représente un premier outil. Déclenchée auprès du tribunal de commerce, elle permet de négocier avec l’ensemble des créanciers, dont la banque, pour revoir la structure de la dette, voire obtenir une décote sur les créances. Parfois, le dirigeant peut faire valoir la responsabilité de la banque lors de l’octroi du crédit pour obtenir une réduction, voire l’annulation partielle de sa caution.

Lorsque la situation devient critique, les procédures collectives, sauvegarde, redressement ou liquidation, ouvrent un nouveau cadre. À partir de l’ouverture de la procédure, la banque ne peut plus déclencher la caution solidaire pour les dettes antérieures à la décision du tribunal. Ce gel temporaire laisse au dirigeant un répit pour négocier avec les créanciers et tenter de sauver ce qui peut l’être.

La médiation du crédit, toujours en lien avec la Banque de France, accompagne également les dirigeants dans les discussions avec la banque. L’objectif reste clair : limiter l’exposition personnelle, négocier des délais, voire obtenir une annulation, à condition de démontrer la bonne foi et la réalité des difficultés de l’entreprise. Dans ces situations complexes, l’appui d’un conseil expert en droit bancaire fait souvent la différence pour défendre efficacement les intérêts du dirigeant.

Réussir à sortir d’un PGE sans y laisser trop de plumes exige une combinaison rare de lucidité, d’anticipation et de négociation. Dans le paysage mouvant de la reprise, chaque décision compte : il suffit parfois d’un échange franc ou d’un dossier bien ficelé pour transformer l’impasse en nouvel élan.

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