Risques locataire : assurance non présentée, que faire ?

L’absence d’attestation d’assurance habitation constitue un manquement aux obligations légales du locataire dès la remise des clés. La loi permet alors au propriétaire d’exiger ce justificatif à chaque renouvellement annuel, sans exception. En cas de non-présentation persistante, la résiliation du bail peut être engagée, même si le logement est occupé depuis plusieurs années.

Certaines polices d’assurance souscrites par le propriétaire, dites « pour compte de qui il appartiendra », permettent de couvrir temporairement le logement, mais génèrent une majoration répercutée sur le locataire. Ces options restent encadrées et n’exonèrent pas le locataire de sa responsabilité principale en matière d’assurance.

Le défaut d’assurance du locataire : un risque souvent sous-estimé

Personne ne s’attend à voir son appartement partir en fumée ou à devoir indemniser tout un immeuble pour un dégât des eaux. Pourtant, chaque année, des milliers de logements sont occupés sans qu’aucun contrat d’assurance habitation ne couvre la moindre étincelle ou la plus petite fuite. Par négligence, oubli ou volonté de repousser l’échéance, certains locataires s’exposent à des conséquences redoutables : sur le plan financier comme sur celui de la stabilité du bail. La loi du 6 juillet 1989 ne laisse place à aucune ambiguïté : chaque locataire doit avoir une assurance habitation couvrant les risques locatifs. Ce n’est pas juste une case à cocher, c’est une barrière solide pour protéger le patrimoine du bailleur, et la tranquillité des voisins, face à un incendie, un dégât des eaux ou une explosion.

Quand il manque à cette obligation, le locataire se retrouve seul face à la tempête. Un sinistre dans un logement non assuré et le voilà contraint de réparer l’ensemble des dégâts, de rembourser le propriétaire, d’indemniser les voisins, de régler le coût des biens détruits. Sans attestation, la responsabilité civile incluse dans une assurance habitation classique ne sert tout simplement à rien, car elle n’existe pas pour ce bail. L’addition peut vite devenir vertigineuse, et l’absence d’assurance locataire fragilise la sécurité de tout le parc locatif.

La colocation, elle non plus, n’est pas un refuge. Chaque occupant doit être nommément couvert sur le contrat. Sinon, tous risquent les mêmes sanctions : résiliation du bail, expulsion, obligation de payer l’ensemble des réparations. L’assurance habitation n’a rien d’un détail administratif : c’est le véritable garde-fou contre les imprévus de la vie en location.

Quelles conséquences pour le propriétaire si l’attestation d’assurance n’est pas fournie ?

Du côté du propriétaire, la loi donne des moyens concrets pour agir. Demander une attestation d’assurance habitation, ce n’est pas de la paperasse inutile : chaque bail la prévoit, avant la remise des clés et à chaque renouvellement. Si le locataire tarde ou fait mine de ne pas comprendre, le bailleur n’a pas à rester impuissant.

La première étape est claire : adresser une mise en demeure pour obtenir le document. La loi du 6 juillet 1989 permet l’ajout d’une clause résolutoire dans le bail : en l’absence d’assurance dans le délai prévu, la résiliation du contrat devient automatique. Plus besoin de justifier une autre faute, plus besoin de longues explications : le propriétaire peut saisir le tribunal, et le juge peut prononcer la résiliation du bail, voire l’expulsion si la situation l’exige.

Voici les grandes étapes de la procédure à suivre lorsque le locataire ne présente pas d’attestation d’assurance :

  • Demande formelle de l’attestation d’assurance au locataire
  • Mise en demeure par lettre recommandée
  • Commandement d’huissier si la clause résolutoire existe
  • Saisine du tribunal en cas de non-régularisation

Le propriétaire doit pouvoir démontrer l’absence d’assurance : relances sans réponse, attestations manquantes. Il ne faut pas oublier non plus que cette carence expose le bailleur à un risque bien réel en cas de sinistre : sans couverture, obtenir réparation peut vite tourner au parcours du combattant. Mieux vaut donc rester vigilant et documenter chaque échange, pour se prémunir de complications ultérieures.

Recours et démarches possibles face à un locataire non assuré

Quand un locataire ne fournit toujours pas d’attestation, le propriétaire n’est pas démuni. Il dispose de leviers juridiques clairs. Première étape : envoyer une mise en demeure par lettre recommandée avec accusé de réception, rappelant l’obligation de s’assurer contre les risques locatifs (incendie, dégât des eaux, explosion). Si la situation n’évolue pas, l’affaire se corse.

La loi Alur donne alors une option supplémentaire : souscrire une assurance habitation pour le compte du locataire. Après une relance écrite restée sans effet et un délai d’un mois, le bailleur peut choisir un contrat lui-même. La prime, généralement majorée jusqu’à 10 %, s’ajoute au loyer mensuel. Ce montant n’a rien de facultatif : le locataire doit le rembourser, point final.

Si malgré tout, l’attestation ne parvient toujours pas, la voie judiciaire s’ouvre : commandement par huissier, puis saisine du tribunal judiciaire. En bout de course, le juge peut ordonner la résiliation du bail et l’expulsion. Ces démarches, strictement encadrées, protègent le bailleur, qui n’a pas à subir les conséquences d’un logement non assuré.

Pour éviter les mauvaises surprises, certains propriétaires souscrivent une assurance propriétaire non occupant (PNO). Cette couverture prend le relais pour les sinistres non couverts par l’assurance du locataire : vacance, défaut de couverture, sinistre inhabituel. Un réflexe prudent, souvent oublié, mais qui limite les déconvenues et sécurise la gestion locative.

Jeune femme à la cuisine avec papiers et ordinateur portable

Conseils pratiques pour éviter les mauvaises surprises et sécuriser sa location

Un bail solide commence toujours par une vérification minutieuse : réclamer l’attestation d’assurance dès la signature, puis chaque année, sans dérogation. Ce document fait rempart contre les conséquences parfois lourdes d’un sinistre : incendie, fuite d’eau, explosion. Une attestation valide, fournie en temps et en heure, éloigne bien des litiges.

Pour alléger cette charge, certains propriétaires choisissent de confier la gestion locative à une agence. Avec un mandat, l’agence contrôle chaque année la validité de l’assurance, selon une procédure stricte. Ce choix retire au bailleur le poids du suivi administratif et réduit les oublis. Autre solution : s’appuyer sur un logiciel de gestion locative, capable de générer des alertes avant l’échéance du renouvellement d’attestation.

La multiplication des sinistres incite à la prudence documentaire. Un défaut d’assurance peut entraîner de lourdes conséquences : dégâts dans le logement, préjudices aux voisins, perte de biens personnels. Disposer de la preuve d’assurance permet d’activer rapidement les garanties et d’accélérer la prise en charge, sans s’enliser dans des procédures interminables.

En colocation, restez intransigeant : chaque colocataire doit figurer sur l’attestation. Vérifiez l’étendue de la couverture : certains contrats ne couvrent pas tous les risques, ou n’assurent qu’une partie des occupants. Un contrôle régulier et une gestion documentaire sérieuse installent une relation de confiance durable entre bailleur et locataires.

La clé d’une location sereine n’est pas qu’une affaire de papier, mais de vigilance partagée. Un bail, c’est bien plus qu’un contrat : c’est la promesse d’une sécurité mutuelle, à condition de ne jamais négliger l’assurance.

Articles populaires